18 juillet 2015

Harrogate 2015 "off" avec Adrian McKinty

Adrian McKinty lit un extrait de son nouveau roman, Gun Street Girl
C'est dans un pub tout proche du festival qu'Adrian McKinty et son éditeur Serpent's Tail avaient choisi de convier les lecteurs de l'auteur irlandais à une lecture d'extraits de son nouveau roman, Gun Street Girl, quatrième enquête de Sean Duffy.. Belfast, 1985... Le roman commence comme ça : "Ssssssssssssss... Silence. Sssssssss..", et McKinty explique qu'il aurait voulu que toute la première page soit remplie de "Sssssss". Son éditeur n'a pas voulu, on se demande pourquoi. A vrai dire, je n'étais pas mécontente de rompre avec le rythme du festival : queue, conférence, requeue, reconférence... Ce moment de répit, l'accueil plutôt chaleureux d'un auteur disert, même si la voix faisait un peu défaut, venaient à point pour rappeler qu'après tout, le roman noir est plus à l'aise dans une salle de pub que dans un salon de grand hôtel !



En 1985, ce n'est pas de tout repos que d'être flic à Belfast. Quand, aux émeutes et autres violences vient s'ajouter le meurtre d'un couple aisé, assassiné pendant qu'il regardait la télé. Le fils de la famille se suicide et s'accuse du double meurtre. Mais pour Sean Duffy, quelque chose ne va pas... C'est le début d'une enquête où le style rapide et virtuose de McKinty va, encore une fois, faire merveille.

A la question d'un invité qui voulait savoir, tout simplement, comment avait commencé sa carrière, McKinty a tout raconté. "J'étais étudiant en droit à Oxford. Je suis tombé fou amoureux d'une fille qui rentrait à New York, j'ai tout plaqué, je l'ai suivie. J'étais en fait un immigrant clandestin, et je ne savais rien faire de mes dix doigts. Mais j'ai trouvé tout de suite un job de serveur dans un pub... irlandais, bien sûr. Et puis j'ai décroché un contrat avec Simon & Schuster. Problème : ils ne voulaient pas signer pour un seul roman, mais pour deux au moins. J'ai dit à mon agent que j'avais un roman, pas deux. Mais j'ai eu peur que le contrat ne m'échappe, j'ai fini par accepter. Le premier roman est sorti, il a été plutôt bien accueilli. L'agent et l'éditeur ont commencé à me mettre la pression. Alors, ce deuxième roman? J'ai fait traîner, plusieurs mois. Jusqu'au jour où j'ai eu un appel des avocats de Simon & Schuster. Ces braves gens ont eu la gentillesse de me relire dans le détail le contrat que j'avais signé. En bref, si je ne livrais pas mon manuscrit, non seulement je devais rembourser l'avance que j'avais perçue, mais en plus je restais lié à vie à Simon & Schuster. Pour être clair, ce contrat allait ruiner ma vie. Le dos au mur, j'ai sorti mon ordinateur, et en douze jours j'avais terminé mon manuscrit. Il faut dire que j'avais suivi à la lettre le conseil de Raymond Chandler : "Quand tu ne sais pas comment t'en sortir, tu fais entrer un type avec un flingue à la main. Ça marche à tous les coups." Donc dans ce roman, dont je tairai le titre, vous trouverez à plusieurs reprises un type qui fait irruption dans la pièce, un flingue à la main, sans la moindre raison... Et ça a marché, l'éditeur a accepté le manuscrit." 

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